Association pour la protection et la promotion du patrimoine de Monceaux au Perche
L’Association APPPMP (Association de Protection et de Promotion du Patrimoine de Monceaux-au-Perche) s’est créée, en 2012, avec un double objectif.
De protection du patrimoine, et plus particulièrement, de l’église Saint-Jean-Baptiste ; et de promotion de ce patrimoine, à travers, notamment, l’organisation de concerts annuels profitant de l’acoustique exceptionnelle du bâtiment.
Nous n’avions évidemment pas les moyens d’inviter, dans notre petit village, des musiciens de très grande renommée, dont les cachets auraient sans doute dépassé nos recettes !
Avec Devy Erlih, premier Directeur musical de ces concerts, rapidement devenus des « classiques » de la saison musicale percheronne, nous avons choisi de présenter des jeunes talents, tous issus, au départ, de sa classe de musique de chambre à l’Ecole Normale Supérieure de Musique – Alfred Cortot, dont ils étaient les premiers lauréats : nos premiers concerts s’intitulaient d’ailleurs « Concerts des Lauréats » !
Ces jeunes ne touchaient aucune rémunération : ce bénévolat est d’ailleurs toujours notre règle d’or, même si beaucoup de ces –aujourd’hui moins jeunes – talents sont connus et reconnus ! Leur participation à ces premiers concerts leur permettait de se produire devant un public dont chacun s’accorde à saluer la compétence et l’enthousiasme. De se faire ainsi connaître de musiciens professionnels, que nous nous sommes toujours attachés à inviter, grandement aidés par les associations de soutien des élèves de l’Ecole Normale Supérieure de Musique – Alfred Cortot !
Grâce aux Concerts à Monceaux, ces jeunes ont été découverts par des organisateurs d’autres festivals… et engagés par leur dirigeants et directeurs musicaux.
Dès 2011, Michaël Seigle et Aya Kono sont engagés par le Festival Ars Terra, en Baie de Somme.
En 2014, Michaël et Nicolas Seigle sont engagés à Valenciennes.
En 2015, le grand espoir français de la harpe, Anaëlle Tourret*, sollicite Michaël et Nicolas Seigle, pour préparer avec eux, à Monceaux, le concours international de Jérusalem, où elle remportera deux prix parmi les plus prestigieux ! Les deux frères avaient été remarqués par de grands professionnels amis de la jeune harpiste, lors de leur belle prestation, à Monceaux, l’année précédente.
En 2016, le quatuor formé par Michaël Seigle, Vincent Soler, Estelle Gourinchas et Nicolas Seigle, avec Fabrice Pierre à la harpe, séduisent également à Monceaux, avec notamment, deux superbes pièces d’André Caplet, les organisateurs du Festival Harpe en Avesnois… qui les engageront, en vedettes, pour leur édition 2017.
En 2018, les organisateurs et directeurs de ces festivals seront encore une fois présents à Monceaux… quand un septuor constitué d’un quintette à cordes, d’un percussionniste et d’une soprano y créera, en première mondiale, et de façon toujours bénévole, le spectacle musical Supernovae, sur un livret du grand dramaturge Fabrice Melquiot.
C’est ainsi que l’Association bénéficie de deux types de partenariat : avec des musiciens et des ensembles, dorénavant connus dans le monde de la musique classique et contemporaine… Et avec des responsables de festivals importants à vocation similaire.
Qui tous, ont vocation et moyens de promouvoir Monceaux… et son patrimoine !
Remercions donc, en 2025, la Compagnie Artistique Epicurieuse, Erwan Le Guen et ses associations, le Duo Seigle, le Dleones Tango Orquesta, le Duo Morpho… et ceux qui viendront nous rejoindre, avec le même esprit de partage et le même amour des vieilles pierres !






L’église Saint Jean-Baptiste, construite sur une hauteur d’où le nom de la commune tire son origine étymologique (Moncellus in Pertico) entre les vallées de la Commeauche et de la Jambée, s’inscrit avec son clocher effilé dans un paysage percheron si pittoresque et préservé que l’ensemble du territoire de Monceaux a été inscrit à l’Inventaire départemental des Sites (15 novembre 1973).
Sous l’Ancien Régime, l’église dépendait de l’abbaye augustine de Saint-Jean-en-Vallée de Chartres dont les abbés nommèrent au prieuré-cure de Monceaux jusqu’à la Révolution. De dimensions modestes (longueur 26 m, largeur du chour 5 m, largeur de la nef 7,50 m), l’église garde quelques éléments romans datant de la construction primitive.
Elle se compose d’une nef de plan rectangulaire, de trois travées: la première est occupée par le tabouret, aujourd’hui masqué, sur lequel repose le clocher; les deux suivantes sont éclairées, quant à elles, par des fenêtres en plein-cintre dont le tracé d’origine, roman, a fait l’objet de reprises. Le chœur, plus étroit, comprend une travée droite éclairée par deux grandes fenêtres au sud et une au nord et se termine par une abside semi-circulaire. Une sacristie, plus tardive, a été accolée au mur nord. Séparant le chœur d’avec la nef, le grand arc diaphragme au tracé brisé prouve une reprise en profondeur de l’édifice vers les XIV’-XV° siècles.
A l’extérieur, la rupture des volumes des toitures révèle bien les deux parties distinctes de l’édifice. L’appareil des murs est constitué de petits moellons, de silex, et de « pierres de sable » à l’exception des contreforts de la façade et de quelques chaînages tardifs de pierres de taille. Le mur-pignon de la façade, très sobre, fait face à un calvaire récemment restauré : au-dessus du portail roman en plein-cintre dont le décor caractéristique de pointes de diamant est malheureusement assez effacé, a été percée une baie étroite de plein-cintre. De part et d’autre, de puissants contreforts en pierres de taille, avec larmier, ont été ajoutés pour épauler ce mur-pignon au-dessus duquel s’élève le clocher. Ce dernier, de plan octogonal, repose sur un tabouret dissimulé par des cloisons édifiées dans l’entre-deux-guerres.
L’absence de circulation d’air induit par la construction de ces murs de brique ainsi que la chute de la foudre ont profondément endommagé la charpente de ce clocher qui daterait, selon l’historien J. F. Pitard, de 1437.
A l’intérieur, la nef et le chœur sont couverts de voûtes lambrissées qui ont conservé leurs entraits et poinçons. L’église renferme un très beau retable de pierre polychrome, au décor peint de faux marbre, du début du XVII s. qui représente, dans des coloris très vifs, l’Assomption de la Vierge au milieu d’anges musiciens; le maître-autel est encadré, de part et d’autre, de deux colonnes cannelées aux chapiteaux corinthiens ; il est surmonté d’un fronton triangulaire dont les rampants, brisés à leur sommet, laissent la place à un pot à feu. Les fonts baptismaux, en grès, semblent contemporains de la fondation de l’église au XII°s. : ils présentent une arcature de plein cintre.
L’église Saint-Jean-Baptiste de Monceaux par Philippe Siguret